Ce qui est difficile, quand un effectif de Comité est largement inférieur aux autres au sein d’une ligue, c’est d’exister lors des grands rendez-vous régionaux. La Creuse ne représente que 12% des licenciés du Limousin, on continuera donc dans le landerneau à se gargariser de notre présence symbolique lors des régionaux de cross-country 2015.

 Pourtant, tout le monde le sait, votre Président de Comité aime les symboles. Parfois, une photo suffit. Parfois aussi est-il nécessaire de titiller l’amour-propre de certains pour qu’ils remouillent le maillot, comme on dit.

 Du côté du LAC, le message était sûrement passé. Dommage qu’une indisponibilité non souhaitée de dernière minute ait empêché l’équipe senior d’assurer une présence qui n’avait rien d’anecdotique. Mais on doit féliciter les vétérans d’avoir su se mobiliser, même certains qui reprenaient tout juste l’entraînement. Leur récompense : la qualification par équipes aux interrégionaux. Bien joué. D’autant mieux joué que cet exemple donnera un surcroît de motivation à un junior découvert aux départementaux et qui a confirmé qu’il avait l’étoffe : la 5^e place d’Hadrien Laumy est porteuse de tous les espoirs.

 Du côté de l’EAA, les sentiments sont partagés. Le contingent aurait pu être inédit si les routes verglacées n’avaient pas laissé quelques individualités bloquées à la maison. C’était d’autant plus rageant qu’il manquait le quatrième cadet qui aurait pu assurer une présence collective montrant l’engagement mené depuis la rentrée scolaire pour faire vivre l’athlétisme des jeunes dans le Sud Creusois. Mais peu importe après tout : une équipe de benjamines emmenée par une Juliette Rousseau épatante, trois cadets promis aux Pré France, et un vieux briscard nommé Salomon qui les chapeaute tout au long de l’échauffement, avant, de sa foulée toujours légère, de prendre de haute lutte une belle place d’honneur. Quand je vous dis que le Président aime les symboles…

 Et le « grand » club me direz-vous ? Il est celui qui ramène des podiums individuels. Ceux qui ont dû surprendre les spécialistes régionaux qui les avaient oubliés sur leurs petits bristols. Le titre de la minime Ophélie Paradoux-Benoît n’est pourtant qu’une demi-surprise pour qui suit de près les résultats des cross régionaux, UNSS compris. Quant à Olivier Dupont, il avait peut-être un sentiment mitigé pour le titre mais qu’il se console : il a grâce à cette seconde place de (jeune) vétéran assuré aussi une participation aux championnats de France, et c’est une formidable récompense pour celui qui se dépense sans compter pour assurer les séances d’entraînement d’une grande partie des athlètes aux couleurs jaunes. Et peut-être une gentille leçon de chose pour ceux qui préfèrent consommer des séances et oublier que l’altruisme fait partie des valeurs d’un club. Il entraîne dans son sillage un collectif « d’engagés volontaires » qui casse la baraque par équipes : le bronze.

Les séniors ont joué la carte du cross court : bien leur en a pris. Le tir groupé Moutaud – Campagne – Giraud est on ne peut plus rafraîchissant, complété par des fidèles sostraniens Lardy et Borde : les copains d’abord. Encore le bronze.

Et l’équipe des benjamines est là aussi, le courage et l’abnégation en bandoulière.

 Alors oui, ça manque de benjamins et de minimes, on aimerait que la foi collective soit plus prégnante, que les efforts des entraîneurs et des dirigeants impliqués méritent plus qu’un sourire d’estime qui se rapproche de l’indifférence condescendante. En attendant, appuyons-nous sur nos symboles pour aller plus loin. Ensemble.

Yves Orlianges